Les questions à se poser avant de se lancer en vidéo
On me demande souvent qui/quel type d’entreprise peut faire des vidéos institutionnelles. De premier abord je serais tentée de dire : « mais tout le monde voyons, quelle drôle d’idée ! »… Oui, mais non ! Si vous n’avez pas du tout préparé le terrain en amont (réseaux sociaux avec une communauté active, mailing-list ciblée pour une newsletter, site à jour, commerciaux équipés de supports de diffusion…) alors peut être que la vidéo est prématurée.
La vidéo est un outil qui est (souvent) long à préparer, (un peu) cher comme outil de communication, et qui peut (totalement) passer à côté de son but premier si elle n’est pas (un minimum) préparée, pensée et écrite en amont.
N’ayez pas peur, restez avec moi, le plus dur est passé ! car l’avantage de lire cet article c’est que vous aurez des pistes pour apprendre à écrire une bonne vidéo. La recette miracle est simple : tout est une question de PREPARATION
Alors pour tous ceux qui me connaissent ou qui ont parcouru mon site se demanderont : « elle ne serait pas un peu monomaniaque avec ses histoires d’écriture celle-là ? » c’est certainement vrai mais après avoir lu cet article je suis convaincue que vous allez vite rejoindre le « cercle de l’écriture à tous prix ».
Voici les questions que je pose à un client quand il me dit « Bonjour Géraldine, je veux faire une vidéo ! » :
1-De quoi s’agit-il ?
- Une présentation d’entreprise ?
- Un tuto ?
- Un lancement de produit ?
- Un support de vente pour vos commerciaux ?
- Une communication interne ?
Cette question détermine le sujet du film
2-Auprès de qui voulez-vous communiquer ?
- Vos salariés ?
- Des prospects ?
- Vos clients ?
- Vos followers sur les réseaux sociaux ?
- Les visiteurs sur vos salons ?
- Un public d’assemblée générale ?
Ici nous déterminons la cible et, avec elle, la façon dont nous allons traiter le sujet. Serons-nous très techniques ou plutôt pédagogues ?
3-Où sera visionnée cette vidéo ?
- En France ou à l’étranger ?
- Sur votre site internet ?
- Sur vos réseaux sociaux ?
- Dans une newsletter ?
- Sur un écran dans un salon (avec le son inaudible)
- Sur grand écran dans une assemblée générale ?
A ce stade nous saurons s’il faut prévoir une version étrangère (sous-titre ou voice over), s’il est préférable d’avoir un discours incarné (interview, reportage) ou plutôt des illustrations (clip, graphisme) et enfin s’il faut prévoir des sous titres pour palier à un son inaudible.
Si vous allez sur des salons pros regardez bien les écrans. Souvent vous verrez des vidéos de tutos et d’interviews diffusées. Et souvent le son est coupé et vous n’avez pas de sous-titres. C’est un exemple de vidéos mal préparées et non adaptées.
Alors on continue ? vous commencez à adhérer au « cercle de l’écriture à tous prix » ?
4-Quand sera-t-elle diffusée ?
- Quel est le meilleur moment pour publier ?
- Est-ce que la vidéo aura une date de péremption ?
Si je veux publier une vidéo de vœux, elle sera obsolète fin janvier. Je vais donc éviter de présenter l’entreprise en même temps que des vœux. Ou alors je vais réfléchir en amont à faire un film qui pourra être séparé en deux afin d’avoir, pour janvier, une version longue (présentation + vœux) et une version courte (seulement la présentation de mon entreprise) pour le reste de l’année.
5-Comment sera-t-elle produite ?
- Quels sont les moyens à disposition pour tourner ?
- Doit-on tourner dans la rue ?
- Avons-nous besoin de plans aériens pour appuyer le propos ?
- Qui incarne le sujet ?
Ces questions vont permettre de savoir ce qui doit être prévu en amont en termes de : casting, autorisations de tournage, autorisations de vol…
6-De combien de moyens de moyens disposons-nous ?
Non ! l’argent n’est pas sale… Et il vaut mieux aborder ce sujet dès le début pour qu’il n’y ai pas de surprise. Si je vous propose une super production avec motion design, comédiens et toute une team de pros et que votre budget max est de 1 500 euros nous allons tous les deux devoir passer ce moment désagréable ou nous nous apercevrons que nous avons eu les yeux plus gros que le ventre.
Alors autant poser la question en amont et être clairs. D’autant que si vous avez 5 000 euros de budget ça ne signifie pas que le bon format pour vous ne vaudra pas 2 500 euros. Et que vous aurez donc un peu de budget de dispo pour faire autre chose…
7-Pourquoi la vidéo ?
C’est par cette question que je termine souvent mes entretiens car elle primordiale pour moi. C’est souvent en répondant à cette question que mes clients me parlent des valeurs qu’ils veulent véhiculer.
Pas mal d’entre vous m’auront vu venir gros comme une maison. Je n’ai rien inventé ! J’utilise simplement la bonne méthode du QQOQCCP (relire la première lettre des mots en gras). Et si vous décidez de faire vos vidéos vous-même ou de travailler avec quelqu’un qui ne gère pas la préparation ou l’écriture alors je vous conseille de vous appuyer sur cette méthode pour ne rien oublier.
Terminons avec un exemple illustré
Si je livre :
- Une interview de 20’
- Plein format,
- Avec un intervenant qui s’exprime dans un langage hyper technique,
- En Français.
- À un client qui voulait une vidéo pour prospecter
- Sur les réseaux sociaux,
- En Angleterre…
Qu’aurons-nous gagné ? roulement de tambour… tension à son comble… et la réponse est : de la lourdeur !!!! La vidéo sera non seulement trop lourde en définition pour une diffusion sur les réseaux sociaux, mais elle ne sera jamais lue jusqu’au bout car elle sera incompréhensible et trop longue pour un novice ou en tous cas un non expert.
Même exercice à l’envers
Si à la suite de mon entretien je découvre que mon client, coiffeur, aimerait :
- Présenter son salon
- A ses followers
- Sur facebook, son site, dans une newsletter et dans un écran de son salon
- Diffusion toute l’année et sur plusieurs années
- Avec les moyens du salon
- Budget de 2 000 euros
- Veut faire de la vidéo pour prouver son savoir-faire, la qualité des produits utilisés, la qualité de l’accueil du salon.
Je vais alors lui proposer un clip d’1’30 avec un scénario dans lequel on verra la cliente entrer dans le salon, être accueillie par la coiffeuse avec un café et un grand sourire. On les verra (mais on ne les entendra pas) discuter et échanger autour de la coupe souhaitée. On verra ensuite la coiffeuse préparer ses produits, couper les cheveux et à la fin nous découvrirons l’avant/après.
Le format clipé sera utilisable avec ou sans le son et nous intègrerons des mots clés pour appuyer le propos (accueil, échange, savoir-faire, produits bio, bien être, cocooning, respect…).
Peut-être avez-vous rejoint le « cercle de l’écriture à tous prix » et si ce n’est pas le cas et que vous passez par des pros de la vidéo, toutes ces contingences seront automatiquement prises en compte par le producteur.
J’espère que cet article vous aura plu et qu’il vous aidera à voir un peu plus clair sur la façon dont on doit penser un film.